Saïd Atabeh : 29
ans dans les prisons israéliennes
Par Nidal Hamad, Oslo
Le vendredi 29
juillet, l'éminent prisonnier, Saïd Atabeh, achève ses 29 ans dans les prisons
sionistes.
La cause des prisonniers est toujours
celle qui préoccupe des milliers de familles palestiniennes. Toute famille a,
parmi ses membres, un fils ou une fille, en prison ou en cellule. La famille
du prisonnier Saïd Atabeh est considérée comme l'une des plus anciennes
familles à attendre la libération que réalisera le Maître ou la résistance
convaincue que le conflit avec l'occupation sioniste se déroule dans tous les
domaines et non seulement sur une partie de la terre palestinienne. Bien que
la résistance arabe en Palestine et au Liban ait réussi au cours des longues
années de lutte avec l'ennemi sioniste à mener de nombreux échanges de
prisonniers, elle n'a cependant pas réussi à libérer tous les prisonniers
palestiniens et arabes. Avec Saïd Atabeh, le plus ancien prisonnier
palestinien et Samir Kintar, le plus ancien prisonnier arabe, se trouvent
d'autres qui ont passé plus de 20 ans en prisons. Il y a aussi des centaines
qui ont passé plus de 15 ans en prison, et des centaines d'autres prisonniers
d'avant les célèbres accords d'Oslo. Tout comme il y a des femmes et des
jeunes filles qui sont toujours les otages du racisme et de l'agressivité
haineuse pratiquée par les autorités des prisons à leur encontre et contre
elles. Il y a l'enfant Nour, un an et demi, qui est né en prison et qui est
toujours l'otage avec sa mère, militante, patiente et résistante, Manal
Ghanem.
Le vendredi 29 juillet, l'émiment
prisonnier Saïd Atabeh a achevé 29 ans de détention dans les prisons
sionistes. De Naplouse, Abul Hakam a 55 ans. Il a été arrêté le 29 juillet
1977, alors qu'il avait 26 ans. Ce qui signifie qu'il a passé dans les prisons
et les centres de détention plus de la moitié de sa vie. Ce qui signifie qu'il
a, avec ses compagnons, anciens prisonniers libérés ou toujours avec lui,
formé des bataillons et des générations de prisonniers et de détenus, qui sont
sortis à leur tour pour mener leur devoir national de la meilleure manière qui
soit. Certains parmi eux se rappellent la vie en prison, les luttes des
prisonniers contre les geôliers, la politique raciste des geôliers sionistes.
Abul Hakam lui-même continue à s'accrocher aux principes à partir desquels il
poursuit sa lutte pour la liberté de tous les prisonniers et les détenus dans
les prisons de l'occupation.
Umm Radi, la mère de Saïd Atabeh, qui
continue à attendre le retour du jeune Saïd, n'a pas perdu espoir, au
contraire, sa foi dans le retour et la libération de Saïd est encore plus
vive, et elle l'attend. Et nous, à notre tour, nous adressons nos invocations
à Dieu pour qu'Il lui allonge sa vie afin de lui permettre de voir la liberté
de Saïd, et qu'elle puisse l'embrasser avant qu'elle n'aille rejoindre son
Seigneur, satisfaite et satisfaisante. Sa joie pour les fiançailles de son
jeune fils ne n'est pas réalisée car l'occupation l'a arrêté avant ses
fiançailles avec l'une des jeunes filles de Naplouse. Ce fut par hasard qu'il
fut arrêté le jour prévu pour le mariage de sa soeur. Après l'arrestation de
Saïd, l'occupation a fermé la maison familiale, restée close pendant 17 ans.
La question des prisonniers palestiniens
et arabes dans les prisons de l'occupation est devenue la question cruciale.
Elle touche des milliers de familles, soit des dizaines de milliers d'hommes,
de femmes et d'enfants. Tous ceux-là vivent un problème énorme, car ils vivent
privés d'un ou de plusieurs membres de leurs familles, toujous otages en
prison, en détention et otages des promesses qui ne remplacent pas la liberté.
La question des prisonniers qui fut
abandonnée pendant de longues années, négligée par l'Organisation de
libération de la Palestine, avant, puis par son héritière, l'impuissante
Autorité Palestinienne, après Olso et ses dérivés, est devenue aujoud'hui une
question brûlante et personne ne peut passer outre. Même les candidats aux
élections des conseils municipaux et au conseil législatif lui ont accordé la
priorité de leur intérêt, lors des campagnes électorales. Nous espérons
qu'ils continueront à lui accorder la priorité au cours de leurs actions
quotidiennes, sur le terrain, pour assurer la liberté des prisonniers, pour
exiger leur libération, car tous les jours, ils se multiplient, et leur nombre
ne fait qu'augmenter.
En cette occasion où nous abordons la
question des prisonniers et du plus ancien d'entr eux, j'ai eu l'occasion le
mois dernier de rencontrer à Saïda, la ville au Sud du Liban, Bassam Kintar,
le frère du prisonnier Samir Kintar, qui à son tour, a passé plus de 27 ans de
sa vie en prison. Il n'a jamais pu rencontrer sa famille, même une seule fois.
Pendant toute cette période, Samir n'a pu passer dans les médias visuels
qu'une seule fois, le jour où il a adressé un appel, au gouvernement, au
peuple et à la résistance du Liban, leur demandant d'agir sérieusement et
efficacement pour sa libération. La parole de l'ami Samir a été lancée dans
une période critique, surtout lorsque l'occupant a insisté, comme l'affirme
Bassam, pour que Samir soit considéré comme un otage tant que le sort de
l'aviateur Ron Arad ne soit connu. Ce n'est que hasard si ma rencontre avec
Bassam s'est déroulée une heure avant que Samir ne diffuse son message. Nous
avions longuement discuté de cette affaire. Et j'ai senti que la famille avait
toujours la foi que la résistance libanaise agissait par tous les moyens et de
tous les côtés pour réaliser sa promesse, sa célèbre promesse, qu'elle ne
laisserait pas Samir en prison. C'est ce que j'ai senti et entendu de la part
de la famille de Samir lors de la diffusion de son message à la télévision.
Nous disons avec tous ceux qui sont
sincères envers leurs patries et leurs causes justes et vives :
liberté pour Saïd, pour Samir et pour
tous les prisonniers et détenus dans les prisons de l'occupation sioniste.
Leur liberté n'est pas une affaire pour
mener des transactions, ni pour mener des compromis,
leur liberté est, en toute simplicité,
une question essentielle faisant partie des constantes nationales et morales
des peuples palestinien et libanais et de la nation arabe et de tous les
libres dans ce monde.